La difficile constitution du surplus agricole dans le maroc precolonial

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Résumé : Pauvreté et misère étaient les traits majeurs de la société rurale dans le Maroc précolonial.

Un constat dû, en grande partie, à l’incapacité du monde rural à produire un surplus agricole susceptible de l’aider en matière de développement socio-économique.

La difficile production de ce surplus agricole la conséquence d’un ensemble de facteurs souvent soulignés, non seulement par les études économiques mais aussi par les études socio-politiques.

Sur ce plan, il faut distinguer les facteurs propres au monde rural de ceux qui lui sont externes.

La difficile constitution de la rente foncière dans le Maroc précolonial demeure le facteur interne le plus déterminant à ce sujet.

Les éléments sous-jacents sont de deux sortes.

D’une part, les modes de production de l’espace agraire matérialisés par le collectivisme des terres et la constitution inachevée du domaine de rente foncière.

Et aussi, les différentes crises socio-politiques et naturelles qui allaient frapper le Maroc d’alors, notamment l’instabilité de la population rurale et son impact destructeur sur les structures agraires ainsi que diverses famines, maladies et épidémies qui vont aggraver davantage ce constat.

Les logiques makhzéiennes de domination de l’ensemble de la société marocaine précoloniale constituent les facteurs externes les plus importants de la difficile production du surplus agricole.

En effet, le Makhzen cherchait non seulement à contrôler l’espace rural, mais procédait aussi à la dépossession de la paysannerie.

S’agissant du contrôle de l’espace rural, le Makhzen contrôlait les richesses, car toute richesse l’indisposait et aussi déplaçait les populations pour les déraciner de leur espace tribal.

Quant à la dépossession makhzénienne de la paysannerie, elle se manifestait par l’extorsion du surplus agricole et la spoliation de l’espace foncier rural.