Violence et résilience : se reconstruire après les coups

Abstract FRE

Le phénomène de violence conjugale demeure alarmant, en dépit d'une législation rigoureuse et les campagnes de sensibilisation, le nombre de femmes battues et maltraitées reste inquiétant, d'autant que les croyances communautaires légitiment la notion de supériorité masculine et les normes sociétales autorisent et banalisent cette violence.

En effet, ce sont l'entourage et les proches qui dissuadent ces femmes de porter plainte, au péril de leur santé et parfois de leurs vies.

Celles-ci sombrent dans la peur, la honte, la culpabilité et développent des troubles de stress post traumatique, de la dépression à la psychose, voire le suicide.

Par ailleurs, il existe une catégorie de femmes qui ne présentent pas de troubles psychopathologiques en dépit de l'adversité, ces femmes dites résilientes possèdent des ressources internes leurs permettant de surmonter les difficultés, en continuant d‟avancer et de se projeter dans la vie; d'où notre questionnement: qu‟est ce qui fait que ces femmes soient résilientes; y a-t-il un processus psychique interne qui soutient l'émergence de cette résilience? L'objet de ce travail est d'examiner le lien qui peut exister entre le processus de résilience, qui devient possible à partir des facteurs de protections personnels et environnementaux, et la mentalisation, qui est un processus psychique interne qui consiste en une élaboration mentale des représentations et des affects pénibles et désagréables.

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Nous avons tenté d'évaluer ce lien à travers une étude clinique de 5 cas de femmes victimes de violence conjugale âgées entre 35 et 45 ans, en utilisant les outils suivant: l'entretien clinique, l'échelle de la résilience et le test du Rorschach.

En définitive, cette étude a montré que le niveau de résilience est en corrélation avec le travail de mise en lien des représentations des affects.

Ce qui permet la mentalisation du vécu traumatique, cette mentalisation qui constitue le processus intrapsychique essentiel qui vient fonder la capacité de résilience de ces femmes.