Le jeu mémoriel dans la création poétique surréaliste d'André Breton : mythe ou réalité ?

Abstract FRE

Écrire en ayant ou non recours à la mémoire telle est la question au cœur de l'esthétique d'André Breton, et à laquelle ce travail essaie de répondre.

L'idée de créer sans avoir recours au souvenir est un dogme officiel du surréalisme que ce poète applique par le culte de la spontanéité portée par l'écriture automatique et les techniques mimant l'amnésie et la folie.

De là à considérer Breton comme un poète sans mémoire est une gageure.

Il y a, en effet, survie et survivance de cette instance à travers les références intertextuelles de types dédicatoires, les marques toponymiques ancrée dans ses souvenirs de parisien et la récupération de mètres appartenant à la culture classique.

Cette négation/présence du mémoriel n'est pas stérile.

La récusation de son caractère opérant est une catharsis contre les traumatismes immanents à un XXe siècle sanglant et une porte ouverte au renouveau de l'art.

D'un autre côté, la présence du mémoriel, malgré tous les efforts pour l'annihiler, est la preuve que cette faculté est inusable et que toute écriture, même celle des surréalistes et de Breton particulièrement, paie tribut à certains déterminismes artistiques, mentaux et sociétaux