L'écriture et le dépouillement

Other Title(s)

The writing and the counting

Author

Charest, Melitza

Source

Algerian Translation and Languages Journal

Issue

Vol. 4, Issue 1 (30 Jun. 2022), pp.124-137, 14 p.

Publisher

University of Oran 2 Mohamed Ben Ahmad Faculty of Foreign Languages

Publication Date

2022-06-30

Country of Publication

Algeria

No. of Pages

14

Main Subjects

Literature

Topics

Abstract EN

It is no coincidence that, in her latest book entitled Love me tender, Constance Debré presents her choice, this “demission de tout” (2020, p.

41) which corresponds to “l’indifférence du néant” (2014, p.

111) identified by Jaquet in the thought of Blaise Pascal.

Debré invites us to reflect on the analysis that goes through a course of class defection.

The narrator seeks the essential, what remains when one is stripped of everything, even of love.

Even of maternal love.

It is in this idealistic quest to find the self that would not be determined by social assignment, the self-detached from the multiple social roles that limit, including the mother role, that Debré may find an opening, a little air.

In a dispossessed life, of course, but still, full.

Abstract FRE

Love me tender (2020) est le quatrième livre de Constance Debré.

On y suit le parcours de Constance qui poursuit son exploration de l'amour lesbien, entamé dans Playboy (2018), mais surtout de l'amour tout court.

L'ex-époux, Laurent, ne digère pas le changement d'orientation sexuelle de la narratrice et s'engage dans une lutte juridique pour la garde du fils.

Il pousse l'indécence jusqu'à proférer de fausses accusations d'inceste, ce qui éloigne considérablement la mère de son fils pour un temps - un temps indéterminé - et qui propulse la narratrice dans une réflexion sur l'essentiel, le dépouillement, le sens de l'amour et la recherche du soi, celui qui reste une fois qu'on a tout jeté.

Et si l'espoir résidait justement dans le dépouillement? Même si son livre bouscule et malmène, Debré ne cherche pas la provocation.

Elle se cherche, en pleine crise et déchiquette les lieux communs les plus immuables: l'amour maternel, par exemple.

Elle annonce les couleurs de sa réflexion dès l'incipit: « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'en foutre, une fois pour toutes, de l'amour, de l'amour prétendu, de toutes les formes d'amour, même de celui-là, pourquoi il faudrait absolument qu'on s'aime, dans les familles et ailleurs, qu'on se le raconte sans cesse, les uns aux autres ou à soi-même.

» (2020, p.

9) Mais oui, au-delà de la provocation et au-delà du malaise, il y a bien une recherche de ce qui reste après.

Après qu'on s'est dépouillé de tout.

Comment on fait? « […] on s'aperçoit qu'on peut très bien, qu'il ne se passe jamais rien avec les choses.

» (2020, p.

31).

Et donc, la narratrice se défait de tous ses liens, professionnels, matériels, sexuels, maternels.

Même si, oui, elle aime son fils.

Ce n'est pas un hasard si, ce choix, cette « [démission] de tout » (2020, p.

41) correspond à « l'indifférence du néant » (2014, p.

111) identifiée par Jaquet dans la pensée de Blaise Pascal.

La recherche de Debré est pascalienne, car la quête de la narratrice n'est-elle pas d'abord et avant tout « la conscience douloureuse d'être un personnage plutôt qu'une personne et [la découverte] de son propre néant »? (2014, p.

113) Et puis se connaître et en quelque sorte dédramatiser l'amour implique une totalité dans l'engagement de soi.

Une sorte de danger nécessaire: « [l]es conditions sont pures.

Je joue pour de vrai.

Il n'y a que ça qui compte.

Que ce soit vrai.

Qu'il y ait un risque, Il n'y a que ça qui vaille.

» (2020, p.

60) C'est « l'expérience du changement radical d'état, l'épreuve du passage d'un monde à l'autre » (2014, p.

119) que Debré tente d'observer en elle-même.

Puis, après la découverte de son propre néant et de son insoutenable liberté, que reste-t-il sinon l'espoir de l'authenticité des émotions? L'espoir d'un amour dénudé des habituelles illusions, le choix, peut-être, d'aimer.

American Psychological Association (APA)

Charest, Melitza. 2022. L'écriture et le dépouillement. Algerian Translation and Languages Journal،Vol. 4, no. 1, pp.124-137.
https://search.emarefa.net/detail/BIM-1392419

Modern Language Association (MLA)

Charest, Melitza. L'écriture et le dépouillement. Algerian Translation and Languages Journal Vol. 4, no. 1 (Jun. 2022), pp.124-137.
https://search.emarefa.net/detail/BIM-1392419

American Medical Association (AMA)

Charest, Melitza. L'écriture et le dépouillement. Algerian Translation and Languages Journal. 2022. Vol. 4, no. 1, pp.124-137.
https://search.emarefa.net/detail/BIM-1392419

Data Type

Journal Articles

Language

French

Notes

Includes magin notes.

Record ID

BIM-1392419