La pensée hugolienne à propos de l'unité européenne d'après actes et paroles

Abstract FRE

L'idée de créer une organisation supranationale réunissant les pays européens est née quelques siècles avant la création de l'Union européenne.

Dans presque toute l'Europe, des voix s'étaient élevées en réclamant l'unification du continent en un seul corps.

Citons à titre d'exemple le pape Pie II et l'abbé de Saint Pierre.

Le premier insistait sur la nécessité de construire une communauté européenne pour contrer les menaces turques.

Le second proposait l'instauration d'un corps européen dans lequel devraient s'intégrer les pays les plus importants.

Hugo n'est pas donc le premier à avoir souligné l'importance pour l'Europe d'une union qui garantit la paix et la prospérité entre ses différentes nations.

Mais, son combat acharné pour la construction des Etats-Unis d'Europe lui a valu d'être l'un des plus célèbres promoteurs de l'unité européenne.

Nous avons choisi comme corpus Actes et Paroles, ouvrage en quatre volumes, dans lequel l'idée de l'unité intereuropéenne revient comme une obsession.

Notre étude s'ouvre sur une critique violente de l'Europe des rois.

Pour Hugo, le défi principal qui s'interpose entre les Européens et la réalisation de leur unité consiste aux régimes dictatoriaux.

L'union de l'Europe, d'après lui, passe par la chute des tyrans et la mise en place des gouvernements démocratiques. 
Hugo n'avait pas le moindre doute que l'Europe sera un jour unie.

Le lecteur constatera que sa vision de l'avenir n'est pas basée sur l'imagination ou l'intuition; mais elle est fondée sur une constatation historique.

L'Europe s'unira, affirme Hugo, comme ce fut le cas des provinces françaises qui, après les longues guerres dans lesquelles elles se sont engagées les unes contre les autres il y a quatre siècles, se sont unies en un seul peuple, gouverné par une assemblée commune. 
Hugo n'a pas manqué de choisir un nom à cette future alliance, nous avons constaté qu'il l'a mentionné pour la première fois dans le discours qu'il a prononcé devant le Congrès de la paix, tenu à Paris en 1849.

Les Etats-Unis d'Europe est la formule qu'il croit correspondre davantage à l'union tant attendue.

Dans ce modeste travail, nous avons évoqué le contexte dans lequel cette formule a été lancée, montré la moquerie qu'elle a causée à Hugo et signalé l'hommage que le Sénat lui a rendu en 2002.

Quant à la forme de gouvernement qui répond le mieux aux besoins des Etats – Unis d'Europe, Hugo affirme que le régime républicain est seul capable de rendre l'espace européen plus organisé.

Soulignons, enfin, que l'unité européenne n'est, pour Hugo, qu'une étape vers une autre unité, celle de l'Humanité entière.