Autonomie individuelle et capital social au Maroc, quels effets politiques ?

Abstract FRE

Dans un contexte marqué par le poids de la tradition et de la religion, telle la société marocaine, peut-on parler de l'émergence d'un individualisme de type durkheimian, un individualisme conçu comme étant une capacité d'autonomie et de réflexivité qui amène l'individu à imaginer un nouveau type de lien social ? Comment dès lors la valorisation de la construction des identités originales et personnelles ne risque-t-elle de conduire à un individualisme égoïste et à une indifférence aux appartenances et solidarités collectives? peut-on parler, dès lors, d'un effondrement du capital social, d'une perte de cohésion sociale, voire d'une disparition du sentiment d'appartenance à la société dans le milieu des personnes sensibles aux valeurs autonomes ? comment les clivages entre les valeurs hétéronomes et autonomes se matérialisent-elles dans l'arène politique ? C'est à ces questionnements et à bien d'autres, que ce travail essaie de porter, empiriquement, quelques éléments de réponse.

ce travail qui a porté sur un échantillon représentatif de 1300 enquêtés, dans deux écologies différentes (Rabat-Salé et la province de Boulemane), a été mené dans le cadre d'une approche quantitative qui a été appliquée à la partie empirique.