Affrontement ou confrontation ? : les contacts entre deux mondes au pays de tripoli au temps des croisades

Abstract FRE

La présence des Francs au pays de Tripoli est liée à la partic؛pation au mouvement de la première croisade de ce comte de Toulouse, Raymond IV, plus connu sous le nom de Saint Gilles (du Gard) dont il avait été comte avant de succéder a son frère (Hill 1959).

Raymond a été le pre-mier "comte de Tripoli", bien qu’il soit mort avant la prise de cette ville, dans le château de Mont-Pèlerin qu’il avait bâti pour bloquer la ville péninsulaire qui est aujourd’hui al-Mina : il avait pris ce titre par anti-cipation, comme en témoigne une de ses chartes (Richard 1951 ; Riley-Smith 1998).

Raymond n’avait rien d’un de ces aventuriers qu’une tradition his-torique aujourd’hui remise en cause regardait comme étant partis pour l’Grient en rêvant d’y conquérir quelque royaume à la faveur d’une image idéalisée des richesses et des merveilles d’un pays de féerie.

Il était le chef d’une des grandes principautés de la France capétienne ; il n’avait pas hésité à partir en dépit des revendications que son voisin, le duc d’Aquitaine, élevait sur ses terres.

Son départ était-il lié a la conscience qu’il avait d’avoir commis des péchés graves qu’il désirait expier ? Sans doute, comme tout chrétien, se sentait-il un pécheur, cou-pable d’avoir enfreint la loi divine (on a supposé qu’il avait encouru une excommunication à cause de son premier mariage, qu’il fallut casser pour consanguinité) ; mais il n’avait pas été des opposants a la réforme grégorienne, ©n peut même le regarder comme étant l’un des princes sur lesquels le pape pouvait compter.