علم الاجتماع و التربية من كوندورسيه إلى دوركايم

Abstract FRE

Le présent article est une approche minutieuse de la question éducative dans le système épistémologique et conceptuel de deux brillants sociologues : Condorcet, le mathématicien célèbre à 25 ans, passionné de la justice et d'égalité, avec son projet d'une mathématique sociales ; et Durkheim, le pilier du courant organiciste.

Les deux sont au premier rang des partisans d'une école républicaine publique, et font partie également de la sociologie positiviste.

Tout d'abord, l'auteur s'arrête sur la spécificité de leurs contextes historiques et culturels ; Condorcet, l'aristocrate qui se rangea dans le camp de la révolution anti-nobilaire, dans une période d'effondrement de l'ordre social traditionnel ; Durkheim, 90 ans plus tard, à l'époque de la république bourgeoise triomphante.

Ainsi, Condorcet privilégie la laïcité, les savoirs, l'intelligence critique, et la capacité des hommes à modifier leurs conditions d'existence, c'est pourquoi il prime l'instruction, autrement dit : la transmission des savoirs, qui est une affaire publique, sur l'éducation qui est une affaire privée, ancré dans des dimensions morales et idéologiques.

Tout en attachant à l'instruction le rôle du développement de citoyens libres, sans eux la démocratie demeure une illusion trompeuse.

Néanmoins, Durkheim accorde la primauté à l'éducation, en déclarant que l'école publique doit inclure à l'individu les principes moraux susceptibles d'assurer la cohésion et la stabilité sociale.

Donc, il met fortement l'accent sur le but intégrateur de l'éducation, par le biais de l'école publique.

Quant au rôle de l'enfant/l'éduqué, il reste passif, consistant à recevoir et assimiler les connaissances et valeurs enseignées par la génération adulte.

Enfin, si Condorcet tend vers l'individualisme, influencé par les Lumières, Durkheim, au contraire, se rapproche davantage de Montesquieu, dont il partage la conception organiciste et corporative.